Des missions mieux définies dès la rentrée prochaine, une prévention accrue des risques professionnels, un droit au reclassement facilité... La ministre de la Fonction publique, Annick Girardin, a communiqué, lundi 13 février 2017, les engagements pris par le gouvernement pour améliorer le quotidien des 60 000 ATSEM.
Après deux journées de mobilisation le 14 décembre et le 1er février, les ATSEM ont enfin été entendues. Celles qui réclamaient une meilleure reconnaissance de leur statut verront leurs missions clarifiées dès la prochaine rentrée comme s'est engagée à le faire la ministre de la Fonction publique lors d'un point presse le lundi 13 février 2017. Cette allocution a fait suite à la remise du rapport du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale qui recense 34 propositions pour changer la vie quotidienne et professionnelle des ATSEM.
Comme l'a rappelé la ministre, "le métier d'ATSEM est un métier noble" exercé par 99 % de femmes, souvent considérées par les enfants "comme une "seconde maman"" et qui participent "au développement et à l'autonomie des tout-petits". Mais face à ce "métier humainement valorisant", la ministre a tenu à souligner "les difficultés réelles pour les ATSEM" afin d'y répondre à travers plusieurs propositions.
Il y a un flou aujourd'hui dans l'organisation des tâches des ATSEM qui relève du fait qu'elles sont employées par les communes en qualité de fonctionnaires territoriales mais sont placées au quotidien sous la responsabilité de personnels de l'Education nationale. Ainsi, ont-elles "parfois le sentiment d'être des "bouche-trous" ballottées entre les tâches d'entretien et des tâches qui relèvent du périscolaire". Le rôle des ATSEM devra donc être redéfini dès la prochaine rentrée.
La ministre a également reconnu que le métier d'ATSEM était usant physiquement et psychologiquement du fait du "bruit ambiant et permanent, de la disponibilité totale et de l'attention constante à tous les gestes des enfants" et qu'il pouvait "être nécessaire, à un moment donné, de pouvoir en sortir". Pour ces raisons, une étude sur les conditions de travail des ATSEM va être lancée afin de prévenir les risques professionnels et de développer le droit au reclassement.
Les ATSEM font régulièrement état de leurs perspectives limitées en matière d'évolution professionnelle. Pour y remédier, le ministère veut faciliter le passage des agents qui le souhaitent vers d'autres filières (animation, administration, etc.) et vers la catégorie B, mieux rémunérée. Ainsi, les employeurs sont encouragés à favoriser toutes les évolutions professionnelles pour offrir des "carrières riches et stimulantes". Des postes d'adjoints administratifs pourraient par exemple leur être proposés.
C'était pourtant l'une des demandes majeures du mouvement des ATSEM : la rémunération des agents ne sera pas revalorisée. Le gouvernement a botté en touche sur ce point, rappelant que ces agents avaient déjà vu leur salaire augmenter de 612 euros annuels du fait du Protocole sur les Parcours, les Carrières et les Rémunérations. Une somme à laquelle s'ajoutent 200 euros par an liés au dégel du point d'indice.